Portrait d'Andrea Di Maria
Depuis novembre 2022, l’axe de recherche Biosystems Dynamics and Exchanges de Gembloux Agro-Bio Tech a accueilli Andrea Di Maria en tant que premier assistant. Son parcours lui a permis de se spécialiser dans l’analyse de cycle de vie (LCA) des produits en ajoutant aux aspects environnementaux les points de vue économiques et sociaux. Cette thématique sera justement au centre du cours d’évaluation de durabilité (sustainability evaluation) qu’il donnera l’année prochaine.
En 2012, durant son master d’ingénierie en environnement à l’Université de Padoue en Italie, Andrea Di Maria se rend au Luxembourg pour réaliser son mémoire sur l’analyse du cycle de vie des déchets de la construction de bâtiments. La réflexion qui se cache derrière le processus du LCA (pour Life Cycle Analysis) intéresse beaucoup l’étudiant sicilien et il décide d’en faire son sujet de thèse en 2014. C’est à la KU Leuven qu’il réalise ses travaux sous la thématique de l’utilisation du LCA pour évaluer des stratégies dans un contexte d’économie circulaire.
Le principe du LCA est d’établir le profil environnemental d’un produit ou d’un service, c’est-à-dire d’évaluer leurs impacts sur différents aspects environnementaux à chaque étape de leur vie. Cette démarche permet aux décideurs politiques de prendre des décisions plus informées, en tenant compte d'éléments tels que la consommation de ressources naturelles, les émissions de CO2 produites ou la pollution des sols, de l’air et de l’eau, dans la création d’un projet.
« Par exemple, si l’Europe décide qu’il doit y avoir un certain pourcentage de métaux recyclés lors de la fabrication des batteries pour les voitures électriques ou pour les téléphones portables, mon travail va consister à analyser tous les impacts environnementaux liés au système de recyclage des métaux, afin de comprendre si cette décision a un réel effet positif sur l’environnement. L’objectif final est toujours d’éviter le greenwashing !
En plus, parallèlement à la question de la protection de l'environnement, il est également très important de prendre en compte les aspects socio-économiques. » Dr. Andrea Di Maria
Son doctorat se termine en 2018 et Andrea Di Maria prolonge son travail au sein du département d’ingénierie des matériaux de la KU Leuven à travers 4 ans de postdoctorat. Durant cette période, le jeune chercheur participe à plusieurs projets européens en apportant son avis d’expert sur le cycle de vie des technologies utilisées dans le cycle de vie des métaux.
Parmi ces projets, il travaille notamment en tant que responsable des analyses environnementales pour un projet qui cible deux mines situées en Suède et en Finlande. Le principe est d’analyser les déchets miniers pour déterminer les métaux qui les composent et ensuite de développer des technologies pour en extraire les matériaux. Le rôle du Dr. Di Maria dans ce projet est d’établir un bilan environnemental, économique et social des méthodes utilisées pour en déterminer l’équilibre coût/bénéfice.
Après ces neuf années passées en Flandre, Andrea Di Maria rejoint la Faculté de Gembloux Agro-Bio Tech en tant que premier assistant pour l’axe de recherche Biosystems Dynamics and Exchanges et y voit une opportunité d’appliquer ses recherches au monde du vivant. Ce qui l’intéresse dans ce domaine est qu’il ajoute le facteur humain aux LCA. En effet, en plus de l'aspect environnemental qui est étudié dans un projet, il souhaite que les enjeux sociaux et économiques, comme l’indice de corruption du pays producteur ou les conditions de travail, soient pris en compte dans l’étude, ce qui est rarement considéré dans la réalisation d’un LCA.
C’est avec cette perspective que depuis 2022, le Dr. Di Maria apporte ses connaissances au sein de la recherche et également aux étudiants du bachelier bioingénieur (bloc 3) option Sciences et Technologies de l'Environnement dans le cours d’évaluation de durabilité (sustainability assessment) qu’il donnera prochainement. En enseignant le principe des LCA aux étudiants, il espère ainsi leur apprendre à ne pas s’arrêter aux résultats finaux mais d’avoir une vision globale des choses et de leur répercussion.
