Projet "AIL for water quality"



Le projet AIL for water quality mené par le Pr Aurore Degré (TERRA - Agriculture is life), en collaboration avec le Pr Gilles Colinet, le Dr Olivier Pigeon (CRA-W) et l'asbl Greenotec vient d'obtenir un financement de la SPGE à hauteur de 370 000 euros.

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a plateforme Agriculture is life de Gembloux Agro-Bio Tech – ULiège (Prof. Bernard Bodson et Prof. Jérome Bindelle) développe une expérience structurante en vraie grandeur vers de nouveaux systèmes de production visant des « régimes » alimentaires diversifiés (zero phyto, flexitarien, végétalien, ...).

L'objectif de AIL for water quality est de quantifier les impacts de ces systèmes de production sur la qualité des ressources en eau.

Une agriculture à deux visages

Depuis plusieurs années, l'agriculture évolue vers une intensification de sa production pour alimenter les circuits industriels pourvoyeurs de nombreux emplois en Wallonie.

Parallèlement, afin de répondre aux besoins et demandes d'une partie des consommateurs, elle doit aussi se diversifier pour alimenter les circuits courts et locaux. En effet, ces consommateurs sont de plus en plus nombreux à réclamer des modes de production respectueux de l'environnement : produits sans pesticides, régimes flexitariens, végétariens, voire végétaliens.

Ces évolutions nécessitent de repenser les systèmes agricoles en proposant des itinéraires techniques et des rotations au niveau des champs et du territoire.

Actuellement, les pratiques agricoles sont une des pressions majeures qui pèsent sur la qualité des ressources en eau, tant souterraines que de surface. Quelle que soit la forme de production, la préservation de ces ressources en eau doit être prise en compte dans la conception de ces systèmes innovants.

Depuis de nombreuses années, différents outils de pilotage des décisions politiques et administratives existent et se développent. Par exemple, la structure d'encadrement Protect'eau s'attache à conseiller les agriculteurs et à monitorer les bonnes pratiques au travers du réseau de surveillance. D'autre part, un outil de modélisation régional, EPICgrid, développé à Gembloux Agro-Bio Tech – ULiège, permet de représenter les pratiques majoritaires mises en place sur le terrain et alimente la réflexion au travers de scénarios prospectifs incluant les changements climatiques. Récemment, ce modèle a été déployé pour représenter les pesticides en plus du cycle de l'azote.

Mais, à ce jour, les connaissances scientifiques et les modélisations existantes ne couvrent que très partiellement les itinéraires techniques innovants.

Le projet AIL for water quality

Le projet se focalisera sur deux objectifs : le devenir des pesticides dans le sol et la réduction des pollutions diffuses.

Pesticides dans le sol : que deviennent-ils ?

Actuellement, les caractéristiques d'absorption et de dégradation des molécules sont fournies par les fabricants. Les mesures de terrain disponibles démontrent que ces paramètres doivent être ajustés. Une meilleure connaissance du devenir des substances les plus impactantes permettra d'améliorer leur gestion.

Pollutions diffuses : comment les réduire ?

Le monitoring hydrologique de 3 systèmes de production innovants (flux Animal-Végétal hors sol ; flux Animal-Végétal en interactions agro-écologiques et système végétalien) va être installé sur les terres de la ferme expérimentale de Gembloux Agro-Bio Tech. Ces trois systèmes incluent des rotations longues, sans pesticides et jouent sur les concepts agroécologiques pour garantir leur faisabilité technique et leur rentabilité économique.

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