Les oiseaux en Wallonie : de nouvelles cartes disponibles



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Les oiseaux constituent de bons indicateurs de la santé de l’ensemble de la biodiversité. Il est donc essentiel d’étudier les tendances des populations d’oiseaux pour identifier des changements dans les autres groupes taxonomiques. La compréhension des facteurs impactant les populations d’oiseaux permet de prendre des actions en faveur de la biodiversité.

Les populations d’oiseaux montrent de nombreux changements depuis longtemps. En Europe, par exemple, le Farmland Bird Index (FBI) est utilisé depuis 1990 pour nous informer des tendances de la biodiversité liée aux milieux agricoles. Cet indice est basé sur les tendances de populations de 39 espèces d’oiseaux. En 30 ans, le FBI montre une diminution de plus de 30%. La Wallonie ne fait pas exception. En effet, depuis 1990, l’indice, basé sur 15 espèces, montre également une forte diminution. Parmi les 15 espèces, seulement une espèce montre une augmentation significative sur les dernières années. Dans les milieux agricoles, plusieurs explications ont été identifiées comme la perte des haies, le drainage des terres, l’augmentation de la mécanisation ou encore l’augmentation de l’utilisation des pesticides et des fertilisants.

Thomas Coppée, doctorant à l’unité BP, étudie les tendances des populations d’oiseaux au moyen d’outils de modélisation et de données environnementales produites dans le cadre du projet LifeWatch-WB. L’objectif est également de comprendre les facteurs impactant les changements dans les populations d’oiseaux.

Comment élaborer des cartes de densité?

L’analyse des tendances des populations d’oiseaux se fait grâce à 2 jeux de données ornithologiques disponible à deux périodes (2001-2007 et 2015-2018). Ces jeux de données proviennent d’inventaires coordonnés par Natagora-Aves qui fait appel à un grand nombre d’ornithologues amateurs. Ces inventaires consistent à parcourir des carrés de 1 km² à deux reprises (25/03 – 30/04 et 15/05 – 30/06) pendant une heure. Tous les oiseaux sont notés, à l’exception des oiseaux migrateurs non-nicheurs. Deux comportements sont notés : oiseaux nicheurs (chant, indice de reproduction, …) et la simple présence (nourrissage, repos, …).

Pour expliquer les tendances observées, un jeu de données environnementales est disponible pour chaque période. Ces données sont issues de la base de données écotope produites par le projet LifeWatch-WB. La base de donnée contient plusieurs types de données liées à l’occupation du sol, la topographie, la pédologie et le climat. Les données d’occupation du sol sont obtenues par une classification pixel des orthophotos de Wallonie (2006-2007 et 2015).

Des modèles prédictifs (GAM – Generalized Additive Models) sont utilisés pour étudier les tendances. La méthode des inventaires permet d’utiliser des données d’abondance avec des absences. En effet, si une espèce n’a pas été observée lors des deux passages dans le carré, cette espèce est considérée comme absente. Plusieurs méthodes de construction de modèles sont utilisées. Les modèles permettent de prédire la taille des populations à l’échelle de la Wallonie et d’obtenir des cartes de densités. Les tendances calculées sont ensuite comparées à un jeu de données indépendant (enquête de surveillance des oiseaux communs en Wallonie).

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Pour aller plus loin

L’ensemble des cartes produites sont mises en ligne sur un site internet. Les cartes sont disponibles pour les deux périodes d’inventaire (2001-2007 et 2015-2018). Cela permet ainsi d’observer les changements globaux et locaux en Wallonie. Un texte descriptif est associé à chaque espèce. Les espèces sont ajoutées au fur et à mesure sur le site internet.

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Crédits photo :

Ruedi Aeschlimann, Nicolas Dory, Nature Ariège, Mathias Schäf, Aurélien Audevard, Marcel Burkhardt, Andreas Trepte, Jenny Jones, Jean-Louis Coppée, Thomas Coppée

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