BioPlanner, une plateforme de gestion de la biodiversité
Si vous vous êtes inscrits récemment à l’évènement « En mai, tonte à l’arrêt », vous vous demandez peut-être encore quelle est cette plateforme : « Bioplanner ». Développé par l’équipe Biodiversité et Paysage, il s’agit de l’application web regroupant la carte interactive pour délimiter votre jardin et les onglets associés pour vous aider à observer ce que vous trouverez bientôt dans votre parcelle de non-tonte.
L'idée principale de Bioplanner pour cette opération,c’est de rendre accessible la biodiversité ordinaire à chacun des participants. Comment reconnaître les différentes plantes d’un jardin ? Peut-on différencier facilement les insectes ? BioPlanner doit servir à cela en fournissant la documentation nécessaire pour vous aider à vous y retrouver.
Plus que les jardins, l’application web est prévue pour gérer des actions bien plus variées : friches, étangs, berges, prairies, murs végétaux, pelouses, etc. Evidemment dans le cadre de l’opération « En mai, tonte à l’arrêt », il n’était pas utile de renseigner tant d’informations. Mais nous pouvons vite apercevoir que son potentiel en tant qu’outil de gestion et d’appropriation de la biodiversité est bien plus large.
A l’origine du concept, le constat d’un manque d’information et d’outils
BioPlanner est produit par l’équipe Biolandscape présente au sein de l’unité Biodiversité et Paysage de GxABT, dont le but premier est de baliser la biodiversité dans des zones où on ne l’attend pas, les villes ou les zones industrielles par exemple. L’idée d’origine a mûri à travers plusieurs projets clés comme Copperflora ou même LIFE in Quarries, où le principe était de proposer des actions de gestion de la biodiversité présente dans les carrières en activité. L’enjeu majeur arrive en fin de projet lorsque les acteurs doivent s’approprier la gestion à long terme, c’est là que BioPlanner est capable de prendre le relais.
Avec BioPlanner, n’importe quelle entreprise occupant un ou plusieurs sites souhaitant réaliser des aménagements favorables pour la biodiversité peut cibler les zones dédiées directement sur la carte et accéder à un guide de la faune et de la flore. La plateforme lui permet aussi de suivre les actions de terrains et les effets grâce à des critères simples et fiables. On peut ainsi regarder quels animaux ou plantes vivent dans quelles zones, mesurer l’impact des actions en place, faire participer des collaborateurs intéressés, etc… Ces informations ne se perdent pas, elles sont centralisées. L’idée de cette plateforme est d’être interactive, d’avoir un reporting de l’activité en temps réel pour pouvoir anticiper les actions à entreprendre dans une logique de gestion adaptative.
En s’invitant jusque dans les jardins privés, grâce au magazine Le Vif, l’application entend montrer son utilité aussi bien pour les entreprises qu’auprès des citoyens.
En mai, laissez pousser
C’est à partir de cette idée que le journal Le Vif a demandé à Biolandscape d’adapter la plateforme BioPlanner pour sa campagne « En mai, tonte à l’arrêt ». En comptant le nombre de fleurs, il sera possible de définir pour une surface d’1m² un indice nectar. Cet indice représentera la quantité de ressource fournit par ce carré pour les insectes polinisateurs. Ces informations serviront au Vif, avec l’aide du laboratoire d’Entomologie fonctionnelle et évolutive de GxABT, pour faire le bilan de la campagne.
Mais pour les chercheurs de Gembloux Agro-Bio Tech, l’intérêt est avant tout scientifique. Cette campagne va permettre une expérience de science participative où seront collectés les résultats de plus de 1000 participants à ce jour. Une action écologique ou une étude qui peut se vanter d’étudier simultanément plus de 1000 sites à l’échelle d’une région, c’est plutôt rare. C’est ce qui en fait une expérience unique. Et une chance pour sensibiliser d’autant plus de personnes à la biodiversité.
