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Portrait de Tom De Mil



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En tant que chargé de cours spécialisé dans en science du bois à Gembloux Agro-Bio Tech, Tom De Mil apporte une connaissance qu’il a accumulée pendant plus de 10 ans et qu’il partage aujourd’hui à travers ses cours de sciences du bois, ses recherches de dendrochronologie (discipline de datation du bois) et ses conseils auprès de la Région Wallonne.

Après son master en Forest and nature management à l’Université de Gand, Tom De Mil entreprend un doctorat en 2012 à cette même faculté en collaboration avec le Musée royal de l'Afrique centrale de Tervuren. En tant que bioingénieur, il se concentre sur le domaine de la dendrochronologie. C’est durant cette période qu’il travaille sur une méthode qui aiderait à dater les arbres tropicaux et qu’il se penche sur le rôle du bois dans le bilan carbone.

En comparant les cernes de croissance de plusieurs arbres, il est possible de découvrir beaucoup de choses sur leur vie, sur leur environnement et sur le climat des années qu’ils ont vécu : des cernes plus grands peuvent indiquer une année plus humide et à l’inverse, des cernes rapprochés seraient expliqués par une période de sécheresse. On peut ainsi deviner le climat d’une période de l’Antiquité, déterminer l’authenticité d’un Stradivarius ou connaître la réaction des essences d’arbres face aux changements climatiques.

« Les cernes sont comme le code-barre de l’arbre » Pr. Tom De Mil

Mais cet exercice s’avère beaucoup plus dur quand il s’agit d’arbres tropicaux moins marqués par les saisons durant leur vie et qui ont donc des cernes moins distincts. L’équipe de Tom De Mil fait donc appel aux rayons-x pour scanner des carottes d’arbres en 3 dimensions, ce qui permet de se baser sur d’autres éléments du bois comme ses vaisseaux ou ses parenchymes. Malgré la précision qu’apporte cette méthode, les images de plusieurs arbres de la même région n’ont pas une structure identique. Il trouve une explication en 2014 dans la Réserve de Biosphère de Luki (région du Mayombe au Congo). Là-bas, il reprend une étude de 1948 dans la laquelle des scientifiques gembloutois ont marqué des arbres en clouant des plaques sur leur tronc. En retrouvant ces arbres et en comparant leurs échantillons, il découvre que certains arbres n’ont presque pas grandi en 70 ans et n’ont quasiment pas formé de bois.

Après avoir terminé son doctorat en 2017 et un post-doctorat au Musée royal de l'Afrique centrale de Tervuren en 2018, il réalise un second post-doctorat aux États-Unis en 2019 à Tucson à l’Université d’Arizona qui est réputée dans le monde de la dendrochronologie. Cela lui donne la possibilité d’appliquer sa méthode de scan sur des essence de bois d’Afrique du Sud qui sont très rares. Il renouvèlera cette expérience en 2020 sur l’une des essences les plus vielles au monde, des pins Bristlecone (Pinus longaeva), ce qui permet d’étudier les différentes périodes de froid et de sécheresse traversées par ces arbres, ce qui n’était pas possible à cause de leur forme particulière.

 

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Le Bristlecone est le plus vieil arbre vivant connu sur Terre
 

« Même si c’était il y a 1500 ans, il suffit de comparer les scans d’un arbre mort avec ceux des arbres environnants pour estimer la date précise à laquelle il a cessé de vivre » Tom De Mil.

Depuis 2021, Tom De Mil a rejoint Gembloux Agro-Bio Tech en tant que chargé de cours en science du bois, l’exploitation forestière, la mobilisation des produits forestiers et l’industrie du bois. En plus d’enseigner ces matières, il espère également apprendre à ses étudiants à rester toujours critiques, à se méfier des messages simples et d’avoir une vue globale des choses en variant les sources et en prenant du recul.

En plus de ses cours, il est également chercheur auprès de l’axe Gestion des ressources forestières et des milieux naturels dans lequel il étudie de la croissance du bois jusqu’au produit final (matériau pour des structures, produits recyclés, etc.). Il a notamment apporté cette expertise pour la structure de l’auditoire en plein air du jardin de pluie de la plateforme WASABI de Gembloux Agro-Bio Tech.

Enfin, il remplit un rôle de coordinateur au sein de l’Initiative d’Innovation Stratégique (IIS) VALBOWAL, qui rassemble divers acteurs de la filière bois autour de trois axes de recherche et développement : Forêt résiliente et diversifiée, Transformations du bois (y compris déchets de bois), et Produits de construction circulaires (y compris déchets bois) et d’un axe transversal visant à la formation et à la numérisation de la filière.

Pour le Pr. De Mil, le prochain grand défi que le domaine du bois va devoir affronter sera le changement climatique qui aura un grand impact sur la production et l’approvisionnement de bois.

« Si on veut avoir une bioéconomie qui remplace le béton et l'acier […] Il faut qu’on ait plus de forêts, qu’elles soient mieux gérées et diversifiées pour avoir des arbres qui sont plus résilients aux changements climatiques. Il faut aussi apprendre à mieux réutiliser le bois » Pr. Tom De Mil

 

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