En mai, tonte à l'arrêt

En mai, tonte à l’arrêt : L’équipe derrière BioPlanner



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BioPlanner n’est pas le fait d’une personne. C’est la conjugaison de nombreuses compétences qui a permis de faire émerger ce projet. Gros plan sur l’équipe Biolandscape dirigée par Grégory Mahy.

Depuis le 1er mai, plus d’un millier de belges se sont inscris sur BioPlanner pour partager la diversité des plantes locales depuis leur jardin. Les participants ont commencé leur analyse des parterres de non-tonte et se réjouissent de ce qu’ils y trouvent. Sylvain Boisson, membre de l’équipe Biolandscape, précise : « Les personnes interagissent sur la plateforme. Ils observent les spécimens plantes dans leur jardin et les prennent en photo. À partir de cela, on crée une galerie d’images partagées.  Une fois familiarisés avec la reconnaissance des espèces, les participants estimeront le nombre de fleurs pour évaluer la production de nectar pour les pollinisateurs ».

Pour informer les participants des espèces qu’ils vont peuvent trouver, un guide de la flore est disponible sur la plateforme. « Pour créer cette liste, nous avons mobilisé nos experts. On n’inventorie pas si souvent les espèces communes. Nous sommes partis de listes complètes de plantes sur la Région Wallonne pour en sortir celles susceptibles d’être rencontrées dans les jardins. Il nous fallait quelque chose d’assez complet pour que les participants s’y retrouvent mais également d’assez concis pour ne pas les perdre. Par exemple, les espèces de graminées (herbes, céréales, etc.) ont été bannies car elles sont trop compliquées à différencier. On a opté pour une formule qui distingue les espèces par formes et par couleur. On s’est limité à une trentaine d’espèces identifiable sur BioPlanner ».

Cette liste a été créée par les chercheuses Maïké Dellicour, spécialiste des prairies à haute-valeur biologique, et Lucie Rivière, spécialiste en toiture végétale. « Leurs spécialités ont fait la différence pour définir les plantes natives susceptibles de se trouver dans des jardins. Elles créent le savoir et Biolandscape le réutilise pour contribuer à la protection de la biodiversité », ajoute Sylvain Boisson.

L’informatique, une compétence complémentaire au travail de terrain

« BioPlanner était déjà un outil existant lorsque Le Vif y a vu une opportunité », contextualise Sylvain Boisson. « À l’origine, la carte interactive provenait du projet Life in Quarries dont la coordination scientifique est assurée par Maxime Seleck au sein de l’équipe Biolandscape. Elle s’appelait alors AMBREs pour Action's Management & Biodiversity Reports of Extractive sites. Les projets « LIFE » sont des projets européens qui peuvent durer de 5 à 8 ans en fonction du type de projet. Life is Quarries a fonctionné en 2 phases, la 1ere de 2015 à 2018 et la seconde de 2018 à 2021. C’est au début de la 2e phase que AMBREs est née.  Elle doit prendre le relais après la fin du projet pour assurer la continuité de gestion des actions en faveur de la biodiversité en carrière active. Les bénéfices du projet Life vont aux acteurs qui exploitent ces carrières. Nous, nous sommes là en tant qu’appui scientifique ».

En partant des bases de la plateforme AMBREs, l’équipe de Biolandscape a amélioré la plateforme pour l’adapter aux besoins d’En mai, tonte à l’arrêt. « On a rassemblé les compétences de l’équipe. J’avais servi à coder AMBREs, en travaillant avec l’équipe du Life in Quarries. Mes compétences en informatique se sont révélées très utiles. L’idée de créer cet outil informatique vient de la difficulté à intégrer beaucoup d’informations en même temps pour les gestionnaires. En partant de là, on a cherché des solutions pour inclure la biodiversité dans des aménagements où on ne l’attend pas. Que ce soit des activités industrielles ou urbaines, c’est notre spécialité chez Biolandscape ».

La plateforme AMBREs disposait déjà de bases qui pouvaient servir à d’autres acteurs qu’aux exploitants de carrières. « Pour coder BioPlanner et l’adapter aux besoins de la campagne du Vif, Lily Gillet s’est jointe à nous. Elle travaillait déjà dans le projet Life in Quarries. Elle a beaucoup aidé au développement de BioPlanner. Pour les aspects plus graphiques et ludiques, on a fait appel à notre architecte-paysagiste Harold Strammer. Il nous fallait un mode d’emploi, un moyen de rendre la plateforme plus accessible aux participants. C’est lui qui l’a conçu. Il a eu un peu le rôle de graphiste à cette occasion. Sa spécialisation est de travailler sur les réseaux d’infrastructures vertes et de cartographie. Il a aussi apporté une vision différente du contenu. Sa formation d’architecte paysagiste nous a permis de produire une plateforme plus accessible, lisible et ergonomique ».

Une somme de compétences et de parcours professionnels qui, ensemble, vous permettent de vous pencher sur les plantes de votre jardin avec l’expertise d’une équipe engagée dans la protection de la biodiversité.

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