Troisièmes journées internationales de l’agriculture urbaine francophone (JIFAU)
Fortes des deux précédentes éditions qui s’étaient tenues à Montréal et à Bordeaux, les Journées Internationales Francophones de l’Agriculture Urbaine sont réitérées cette année 2022. L’accueil réservé tant par le grand public que la communauté scientifique et les professionnels du secteur a en effet été excellent. L’événement aura lieu les 6, 7 et 8 juillet 2022 en Belgique, et plus précisément à Bruxelles et Gembloux. Ces 3e journées sont organisées par le Centre de Recherches en Agriculture urbaine (C-RAU).
Les 3èmes JIFAU se concentreront sur les impacts durables qu’apportent l’agriculture urbaine en faisant l’état des lieux des référentiels en développement. Extrêmement vaste et encore très récent, le champ de la recherche en agriculture urbaine et péri-urbaine n’est encore que partiellement exploré et plus particulièrement sur la façon de qualifier et quantifier les plus-values de cette agriculture. Plusieurs ateliers seront organisés afin d’approfondir ces questions dans l’espoir d’accélérer le développement et l’application de ces référentiels à travers le monde (pays du Nord et du Sud). Des visites de terrains seront organisées pour découvrir les multiples visages de l’agriculture urbaine à Bruxelles et une plateforme d’enseignement et de recherche sur Gembloux. Ce sera l’occasion de renforcer votre réseau et les collaborations francophones.
Avec le soutien d’un conseil scientifique international, le C-RAU (Centre de Recherches en Agriculture Urbaine, à Gembloux Agro-Bio Tech ULiège) a l’honneur d’organiser cette 3e édition des Journées Internationales Francophones de l’Agriculture Urbaine. Y seront mis en présence, entre autres acteurs-clés de l’agriculture urbaine : des chercheurs, des entrepreneurs actifs dans ce secteur ainsi que des décideurs, et ce, à l’international. A Bruxelles, le grand public est aussi attendu, ceci afin de rendre accessible au plus grand nombre les bonnes pratiques en matière d’agriculture urbaine (jardins communautaires, serres sur toit, fermes urbaines, culture verticale, etc.)
Il s’agit de faire se rencontrer et dialoguer les experts du domaine et acteurs que nous sommes tous. Ceci afin de créer des synergies, de la réflexion mais surtout de la valeur. Au programme : des conférences, ateliers, visites de terrain et échanges pour prendre la mesure du potentiel de ce nouveau modèle cultural et économique.
Prof. Haïssam JIJAKLI | Centre de Recherches en Agriculture urbaine (C-RAU) | Plateforme WASABI |
Gembloux Agro Bio tech - Université de Liège
D’après le PNUD, l’agriculture urbaine et péri-urbaine produit déjà mondialement plus du 1/3 des denrées agricoles consommées dans les villes, mais est essentiellement concentrée dans les pays en voie de développement. Si elle a toujours été présente dans les pays du Sud, elle a fait sa réapparition au cours des deux dernières décennies dans les villes des pays industrialisés. Le nombre de projets y a littéralement explosé, montrant que la localisation d’une production agricole en milieu urbain dans ces pays est possible et que ce n’est pas juste un phénomène de mode mais plutôt le reflet d’un secteur d’activités en plein développement, s’inscrivant dans la durée.
Au sens large, l’agriculture urbaine et péri-urbaine consiste à cultiver des plantes, élever des animaux pour ensuite les transformer, les distribuer et les consommer essentiellement en ville. La production de denrées alimentaires est une fonction importante de l’agriculture urbaine, mais cette seule fonction n’est pas suffisante pour justifier le développement massif de l’agriculture urbaine en Europe et en Amérique du Nord. D’autres fonctions viennent se greffer à elle et plus particulièrement celles liées au développement durable. Ainsi, en ayant recours à des techniques adéquates et une stratégie pertinente, elle est en mesure de contribuer parfois de façon substantielle à une alimentation à haute valeur ajoutée. Il s’agit par exemple de l’apiculture, du maraichage de proximité qui offre des fruits et légumes de première fraicheur ou encore à l’extraction de molécules à vocation médicinale.
L’agriculture urbaine ne se base pas toujours sur la production alimentaire en tant que telle mais sur d’autres valeurs ajoutées durables : économiques (emplois, création de richesses, innovations technologiques…), mais aussi sociales (insertion, convivialité, santé, bien-être et plaisir grâce à la diététique et à la gastronomie…) et bien sûr environnementales (préservation de la biodiversité, lutte contre le réchauffement climatique, amélioration de la qualité de l’air, gestion des matières organiques urbaine et de l’eau…). Ainsi, tout l’enjeu du développement de ce nouveau secteur réside à l’orienter vers l’inclusion de ces valeurs ajoutées via l’application de référentiel(s) de durabilité. Les 17 objectifs de développement durable recommandés par le PNUD sont sûrement un bon point de départ. Mais sont-ils suffisamment précis et spécifiques à l’agriculture urbaine et péri-urbaine ? Aujourd’hui, plusieurs villes réfléchissent à l’élaboration de tels référentiels afin d’orienter la gouvernance et le développement de leur territoire.
Les 1ère et 2ème JIFAU s’étaient déroulées respectivement à Montréal en 2018 puis à Bordeaux en 2019. La nouvelle édition se réalisera sur le territoire belge. Ces 3ème JIFAU se concentreront sur les impacts durables qu’apportent l’agriculture urbaine en faisant l’état des lieux des référentiels en développement. Extrêmement vaste et encore très récent, le champ de la recherche en agriculture urbaine et péri-urbaine n’est encore que partiellement exploré et plus particulièrement sur la façon de qualifier et quantifier les plus-values de cette agriculture. Plusieurs ateliers seront organisés afin d’approfondir ces questions dans l’espoir d’accélérer le développement et l’application de ces référentiels à travers le monde (pays du Nord et du Sud). Des visites de terrains seront organisées pour découvrir les multiples visages de l’agriculture urbaine à Bruxelles et une plateforme d’enseignement et de recherche sur Gembloux. Ce sera l’occasion de renforcer votre réseau et les collaborations francophones.
photo : 2022 C-RAU (Centre de Recherches en Agriculture Urbaine, à Gembloux Agro-Bio Tech ULiège) – All rights reserved
Etat des lieux sur la caractérisation des bénéfices durables de l'AU.
Lieu : BRUXELLES, Salle de conférences Bruxelles Environnement
8h45 | Accueil
café thé jus + viennoiseries
9h30 - 12h | Session plénière
sous l’égide de Bruxelles Environnement - BE
Public cible : Experts scientifiques et acteurs publics des pays participants (Canada, Suisse, France, Belgique...) mais également des associations, des acteurs professionnels et des citoyens actifs issus de la Région Bruxelles capitale
Introduction par BE de la stratégie Good Food : ses ambitions, les résultats obtenus en particulier pour l’AU
Joelle Van Bambeke (Bruxelles Environnement, Bruxelles, Belgique
Caractérisation des bénéfices durables de l'AU
- Les techniques au service de la durabilité en agriculture urbaine.- Haïssam Jijakli (Gembloux, Belgique)
- Présentation du référentiel de durabilité en agriculture urbaine à Bruxelles (Evaluation multicritère des entreprises/projets AU par une grille de critères dans les 3 domaines de durabilité) -Caroline Bini (Groupe One), Camille Herben (Green SURF), Catherine De Zuttere (ERU) – Partenaires du Facilitateur en Agriculture urbaine de la Région Bruxelles Capitale, Belgique
- Référentiels de durabilité en agriculture urbaine au Québec : cas du programme dans le cadre de Montréal Ville intelligente - Eric Duchemin (Montréal, Canada)
- Présentation du ou des référentiels de durabilité en agriculture urbaine en France - Agnès Lelièvre (Paris, France) et Paola Clérino (Paris, France)
- Les référentiels de durabilité : point de vue des porteurs de projets (Bruxelles, Belgique)
Lunch
14h | Visite des projets de la Région Bruxelles Capitale
Visite des projets de la Région Bruxelles Capitale selon différents aspects :
- Choix1 : Indoor (aquaponie et/ou champignonnière)
- Choix2 : Insertion immobilière (lien avec grande surface)
- Choix3 : Insertion sociale
- Choix4 : Projet maraicher en ville avec système d’abonnement et projet citoyen
- Choix5 : Incubateur et espace de test pour des projets maraichers professionnels en ville
La localisation des visites selon les thématiques est susceptible de changer. Le programme définitif vous sera présenté le 6 juillet en matinée
Lieu : Gembloux, Auditoire Senghor
Public cible : Experts scientifiques, acteurs publics des pays participants (Canada, Suisse, France, Belgique...) et acteurs professionnels
8h45 | Accueil
café thé jus + viennoiseries
Atelier n°1 | 9h30 à 12h00 - Les techniques agricoles urbaines et péri-urbaines sont-elles au service de la transition agroécologique ?
Organisateurs : Haïssam Jijakli, Guillaume Morel-Chevillet, Christine Aubry, Grégory Mahy
On dénombre plusieurs systèmes de production qui semblent adaptés pour l’agriculture urbaine, allant du potager urbain des particuliers aux jardins communautaires, en passant par les fermes de production pleine terre sans oublier des fermes hors-sol que l’on voit se développer notamment à l’intérieur des bâtiments ou sur les toits. En hors-sol, il est courant d’utiliser des techniques hydroponiques et aquaponiques. Sur le plan écologique, la présence de cultures à proximité des lieux de vie et des pôles d’emploi nous encourage à prendre conscience des systèmes écologiques alimentaires, à leur importance, leur fonctionnement ou leur fragilité. Certaines formes d’agriculture urbaine, par leurs connexions aux trames vertes ou bleues, participent de la préservation, voire de l’amplification de la biodiversité urbaine. La végétalisation des bâtiments et de la ville dans son ensemble peut améliorer l’infiltration des eaux de pluies et d’orages dans le sol ou facilitent leur captation dans des réserves, en ralentissant leur écoulement (temporisation). Cela contribue à prévenir les risques d’inondations et à mieux tirer parti de l’eau que le ciel peut nous offrir, notamment en période de sécheresse. Dans un contexte d’économie circulaire, la valorisation des eaux grises, voire noires, par des systèmes plantés sont aussi des pistes de développement pour l’agriculture urbaine. Les murs et les toits végétalisés bénéficient d’une certaine isolation thermique, contre les îlots de chaleur tandis que les serres sur les toits permettent de valoriser les énergies fatales du bâti. La qualité de l’air dépend aussi de la présence de plantes. Elles purifient l’air en transformant le CO2 en oxygène, en régulant le taux d'humidité ou en extrayant certains composants organiques volatiles (COV) de l'air. Mais l’agriculture urbaine pourrait permettre de réduire partiellement l’approvisionnement de denrées alimentaires provenant de régions ou pays éloignés, ce qui réduira les besoins de transport et donc les émissions de CO2 et de particules fines. Les matières organiques peuvent aussi être plus rapidement recyclées, par exemple grâce au compostage des déchets ménagers et à son utilisation ciblée vers les terres cultivables ou encore grâce à l’aquaponie. Enfin, certaines pratiques agricoles pourraient préserver voire restaurer la biodiversité en milieu urbain.
La diversité des techniques utilisées exige de les envisager sur le plan de leur apport écologique. Ainsi, de nombreuses questions se posent et feront l’objet d’un atelier abordant les questions suivantes :
- Quelles sont les techniques agricoles adaptées aux milieux urbains et périurbains ?
- Quels sont les impacts écologiques connus des pratiques agricoles urbaines ?
- Certaines techniques offrent-elles plus d’avantages écologiques que d’autres ?
- Comment mesurer leurs performances agronomiques et écologiques ?
- Quels sont les paramètres à mesurer et les indicateurs pertinents permettant d’orienter la sélection des techniques, les critères pertinents pour qualifier ces performances ?
- Comment diminuer les besoins en ressources naturelles pour la production urbaine ?
- Quel est l’apport de la digitalisation au service de l’agriculture urbaine et de la transition écologique ?
Lunch
Atelier n°2 | 14h à 16h - Impact économique des entreprises agricoles urbaines : évaluation et impacts économiques des entreprises agricoles urbaines
Organisateurs : Eric Duchemin avec l’appui de Nicolas Ancion et Véronique Saint-Ges
La croissance rapide du secteur des entreprises agricoles urbaines se réalise avec une forte diversification tant au niveau des modèles économiques, que des filières de production. Les modèles économiques sont encore souvent très fragiles, tout comme les approches de mise en marchés. La CODIV19 a montré la fragilité de baser sa mise en marché sur seulement la restauration, malgré la facilité et l’importance de ce secteur pour l’agriculture urbaine. Avec l’augmentation du nombre des fermes urbaines et la croissance des exploitations, le développement et l’expansion des marchés deviennent une nécessité pour assurer la viabilité des fermes urbaines, car dans une même ville des fermes commencent à se concurrencer.
Cependant, force est de constater que le développement et l’évaluation des modèles économiques restent encore fragmentaires. Pourtant, ce sont des informations essentielles afin de faire valoir les fermes urbaines auprès des pouvoirs publics, mais auprès des promoteurs et propriétaires immobiliers qui sont des acteurs essentiels au développement des fermes urbaines, qu’elles soient sur toit ou en intérieur. Il y a encore peu de recherche qui s’y penche et les approches méthodologiques restent à développer. Cette situation rend fragile l’ensemble du développement réalisé dans les dernières années. Il en va de même pour l’évaluation des impacts économiques du secteur des fermes urbaines, tant au niveau de l’apport en emplois que financier pour une région.
Dans le cadre de cet atelier, Eric Duchemin (Laboratoire sur l’agriculture/Centre de recherche d’Expertise et de transfert du Québec), Véronique Saint-Gès (Inrae, AgroParistech, Université Paris Saclay), Groupe One, présenteront leur approches d’évaluation économique des entreprises agricoles urbaines et du secteur, tout en apportant les grandes conclusions de leur étude.
Synthèse des recherches sur l’évaluation économique des entreprises agricoles urbaines
Eric Duchemin (15 minutes)
Cette présentation se veut une synthèse des recherches internationales effectuées ou encore sur les impacts économiques ou sur les modèles économiques de fermes urbaines, toutes filières agricoles confondues.
Évaluation des filières et du secteur des entreprises agricoles urbaines au Québec
Eric Duchemin (15 minutes)
Dans le cadre de cette présentation, Eric Duchemin présentera le cadre de la recherche d’AULAB et du CRETAU afin d’évaluer l’apport économique des fermes urbaines. Couplant des analyses des modèles économiques des différentes filières agricoles concernées, un suivi du développement du secteur et des analyses macro-économiques du secteur de la production et des services, AULAB a réalisé des évaluations économiques nationales et régionales. En plus de présenter les grands résultats des recherches, celui-ci soulignera les enjeux de l’intégration d’un secteur en émergence dans les indicateurs économiques établit pour le secteur agricole.
Business models des organisations marchandes et productives de l’agriculture urbaine
Véronique Saint-Gès (15 minutes)
Évaluation des fermes urbaines à Bruxelles
Groupe One (15 minutes)
L’objectif de l’atelier est de voir collectivement comment améliorer les approches utilisées ou encore comment développer des bases de données plus complètes afin de poursuivre la recherche et l’accompagnement sur le développement des entreprises agricoles urbaines.
- Quels critères de rentabilité économiques prendre en compte ? (Ex. création de l’emploi, transmissibilité de l’entreprise, autre…)
- Comment améliorer l’évaluation macroéconomique du secteur ?
- Quels et comment intégrer les services environnementaux dans les modèles économiques des entreprises agricoles urbaines lors d’une intégration urbaine ?
- Entreprises agricoles urbaines et économie circulaire : quels bénéfices, quels apports, etc.
- Que faire afin de favoriser la mise en marché des produits de l’agriculture urbaine (regroupement, terme valorisant/appellation/certification, diversification, etc.)
16h - 18h | Visite de WASABI
http://www.wasabi.uliege.be désigne la plateforme WAllonne de Systèmes innovants en Agriculture et BIodiversité urbaine. Sur plus de 5 hectares du campus de Gembloux Agro-Bio Tech de l’Université de Liège, il est possible de se familiariser avec de nouvelles formes d’agriculture urbaines et péri-urbaines : cultures innovantes en pleine terre (SPIN, buttes permacoles, agroforesterie maraîchère), toitures végétales, serre sur toit, cultures en containers, aquaponie, hydroponie, ... Il est également possible de découvrir un jardin botanique montrant la diversité végétale et des outils supportant la biodiversité (par exemple : une fiche dirigée, des structures portant une végétation analogue aux écosystèmes naturels). Outil pédagogique et citoyen, WASABI sera complétée d’un jardin de pluie, d’un sentier didactique et d’un jardin communautaire. Unique sur tout le territoire européen, cette plateforme institutionnelle de recherche bénéficie du soutien de l’Europe et de la Wallonie.
Repas du soir
Walking Dinner à Gembloux (informations à venir)
Lieu : Gembloux, Auditoire de Biologie Végétales (BV)
Public cible : Experts scientifiques, acteurs publics des pays participants (Canada, Suisse, France, Belgique...) et acteurs professionnels
8h45 | Accueil
café thé jus + viennoiseries
Atelier n°3| 8h30 à 10h30 - L'agriculture urbaine et ses apports sociaux
Organisateurs : Laurence Granchamp, Pascale Scheromm
Recréer du lien entre voisins, réapprendre à cultiver des légumes ou des fruits, se nourrir grâce aux produits du jardin, se ressourcer dans un espace de nature agricole, remédier à une injustice environnementale, permettre à des publics en difficulté de se réinsérer socialement ou dans le monde du travail… Les bénéfices sociaux de l’agriculture urbaine sont nombreux. Ils sont pour ces raisons de plus en plus pris en compte dans des politiques publiques locales et nationales, de façon marginale ou plus centrale (par exemple en France dans certains Projets alimentaires territoriaux sur le volet « justice sociale » ou dans l’appel à projets « fermes urbaines » de l’Agence nationale de la rénovation urbaine). L'existence de ces politiques en faveur de l'AU n’est cependant pas suffisante pour maintenir les espaces cultivés en ville, qui sont régulièrement menacés ou détruits. Ces menaces ou destructions suscitent des mobilisations de citadins et d’associations faisant valoir différents registres de justification se recoupant les uns les autres. On en détache plus particulièrement trois qui seront l’objet de notre réflexion dans cet atelier : (i) le « droit à la ville » dans sa dimension délibérative, c’est-à-dire l’idée de reconnaissance et de capacité de tous les citoyens d’avoir voix au chapitre sur le devenir de leur ville et de leur lieux de vie ; (ii) l’idée de justice environnementale dans le sens où tous les habitants devraient pouvoir jouir d’un même accès à des espaces de loisirs, de nature et de plaisir ; (iii) et la notion de sécurité alimentaire élargie, qui renvoie à la préservation des terres cultivables autant qu’au plaisir de manger et à la disponibilité des savoirs en matière de production et alimentation.
Valoriser les bénéfices sociaux de l’agriculture urbaine reste donc un chantier à réfléchir et développer, qui appelle la mise en œuvre d’une gouvernance décloisonnée où l’ensemble des acteurs concernés sont impliqués.
Les questions suivantes seront débattues suite à la présentation de l’atelier
- Comment articuler les valeurs sociales et les valeurs économiques de l’AU (sans que les valeurs sociales soient inféodées à l’économie) ?
- Quelles politiques locales et nationales de soutien à l’AU dans son volet social dans les différents pays francophones ?
- L’agriculture urbaine peut-elle être un outil de gouvernance pour les villes permettant d’assurer davantage de justice environnementale (incluant la justice sociale et alimentaire) ?
- Comment les travaux critiques en sciences sociales peuvent favoriser des approches réflexives au service des initiatives des villes ?
- Comment pérenniser l’AU dans ses dimensions sociales, qu’est-ce qui met en péril les projets et initiatives ?
Atelier n°4 | 11h00 à 13h00 - Les plateformes d’agriculture urbaine : pour qui ? pourquoi ? Comment ?
Organisateurs : Haïssam Jijakli, Joe Nasr, Eric Duchemin, Hugo de Vergès, Guillaume Morel-Chevillet
Quelques plateformes d’agriculture urbaine et péri-urbaine ont vu le jour à travers le monde. D’autres sont en cours de conception et/ou construction. Ce sont des plateformes avec une réalité physique dont le cœur d’activités est la recherche et l’innovation. Tout comme l’agriculture urbaine, leurs fonctions supplémentaires sont diverses et variées en fonction du contexte institutionnel et du ou des publics ciblés. Elles sont la plupart du temps portées par des institutions publiques. Au cours de cet atelier, les plateformes en fonctionnement (CRETEAU, Centrale Agricole, Reyerson urban farm, WASABI) ou à l’état de conception – construction (Plateforme agro-écologique Bruxelles, Plateforme UMT FUP Paris, Junia Lille) seront succinctement présentées sous les angles suivants :
- Contexte et historique de développement ;
- Fonctions de la plateforme ;
- Animation – dynamique sociale - Communication ;
- Financements ;
- Difficultés particulières.
Un atelier suivra afin d’approfondir les thématiques suivantes :
- Comment concevoir une plateforme, sa gouvernance
- Comment assurer la pérennité des plateformes ?
- Comment établir et approfondir le dialogue entre les plateformes ?
- Duplication ou complémentarité : dans quels cas faut-il assurer une duplication des activités d’une plateforme et dans quels cas faut-il plutôt assurer une complémentarité entre celles-ci ?
- Faut-il mettre en place un label plateforme en AU ?
- Comment connecter les plateformes publiques au secteur privé ?
- Comment connecter les plateformes publiques aux citoyens ?
- Comment faire vivre les plateformes à travers les réseaux ?
- Comment diffuser les résultats de ces plateformes ?
Lunch
14h00 à 15h30 | Bilan de chaque atelier par les organisateurs
Information sur les appels européens et internationaux en agriculture urbaine
Futures directions et objectifs des JIFAUs et de son réseau
Discussion et conclusions des 3èmes JIFAU
- Prof. Haïssam Jijakli - Directeur du Centre de Recherche en Agriculture urbaine (CRAU) et Coordinateur de la plateforme WASABI
- Eric Duchemi - Directeur scientifique et formation, Laboratoire sur l'agriculture urbaine / Carrefour de recherche, d'expertise et de transfert en agriculture urbaine du Québec. Chercheur et professeur associé, Université du Québec à Montréal
- Laurence Granchamp - Sociologue, Maitre de conférences à l'Université de Strasbourg et chercheuse en délégation dans l'unité Ettis (Environnement, territoires en transition, infrastructures et sociétés) de l'INRAE-Nouvelle Aquitaine (France)
- Guillaume Morel-Chevillet - Responsable végétal urbain pour ASTREDHOR, l’Institut français des professionnels du végétal.
- Joe Nasr - Chercheur/enseignant, Université Ryerson, Toronto
- Nicolas Ancion - chercheur au Smart City Institue et au Centre de Recherches en Agriculture Urbaine (CRAU)
- Véronique Saint-Ges - Ph D Sciences Économiques, UMR SADAPT (INRAE, AGROPARISTECH, UNIVERSITE PARIS SACLAY, Responsable Équipe Agricultures Urbaines et Animatrice Scientifique de l’UMT FUP
- Pascale Scheromm, ingénieure de recherche INRAE, UMR Innovation
Directeur scientifique et formation, Laboratoire sur l'agriculture urbaine / Carrefour de recherche, d'expertise et de transfert en agriculture urbaine du Québec. Chercheur et professeur associé, Université du Québec à Montréal
En tant que directeur scientifique et formation au Laboratoire sur l’agriculture urbaine (AU/LAB) et du Carrefour de recherche, d’expertise et de transfert en agriculture urbaine du Québec (CRETAU), Eric Duchemin coordonne les multiples recherches au sein de l'organisme. Organisme à but non lucratif, AU/LAB est un espace de recherche, de formation, d’innovation et d’intervention. Depuis plus de 10 ans, il mène des recherches interdisciplinaires sur les enjeux autour de l’agriculture urbaine, afin de documenter ce mouvement. Spécialiste reconnue internationalement, il est amené à animer des formations, à participer à des comités et à des recherches ou des projets d'interventions à l'international, particulièrement en France, en Belgique, en Suisse et aux États-Unis.
Guillaume Morel Chevillet est de formation ingénieur paysagiste Agrocampus Ouest, diplômé en 2008.
Depuis 2015, il est chargé de mission en agriculture urbaine pour le compte d’ASTREDHOR. Il monte et coordonne plusieurs projets de recherche sur l’agriculture urbaine entre 2016 et aujourd’hui (CasDar RT Techn’AU, Interreg NWE GROOF). Il mène aussi des missions techniques d’accompagnement au déploiement de projets d’agriculture urbaine pour le compte de collectivités (Ville de Paris avec Parisculteurs Saisons 1 et 2 par ex.) ou pour des commanditaires privés (promoteurs immobiliers, architectes, paysagistes concepteurs). Ses principaux domaines de compétences sont la végétalisation urbaine (plusieurs années d’expérience sur les toitures vertes), la conception paysagère (il a été maitre d’œuvre paysagiste plus de 8 années) et l’agriculture urbaine. En outre il intervient comme enseignant sur les thèmes de l’agriculture urbaine et de la végétalisation urbaine au sein d’établissements d’enseignement supérieur : AgroParisTech, Ecole Nationale Supérieure de Paysage (ENSP), Unissalle Rouen, Agrocampus Ouest, Wageningen (NL). Il est l’auteur du livre ‘Agriculteurs Urbains, du balcon à la profession’, Editions France Agricole.
Professeur et directeur du Laboratoire de Phytopathologie Intégrée et Urbaine (Gembloux Agro-Bio Tech, Université de Liège, Belgique), Haïssam Jijakli dirige une équipe de 45 personnes. Au cours des 30 dernières années, il a développé des méthodes de lutte biologique basées sur des (micro)-organismes et leurs dérivés pour protéger les plantes contre les phytopathogènes. En agriculture urbaine, il développe des systèmes de production végétale adaptés à l’environnement urbain basés sur des techniques pleine terre et hors sol (bacs, hydroponie, aquaponie, containers, serre en toiture) au sein du C-RAU (Centre de recherches en agriculture urbaine) qu’il a fondé il y a 10 ans et de la Plateforme Wasabi qu’il coordonne. Depuis le début de sa carrière, il a participé ou coordonné plus de 80 projets en Belgique et à l’étranger (dont 10 projets européens). Il a à son actif plus de 500 productions scientifiques dont plus de 120 articles avec comité de lecture, 9 brevets et 4 spin-offs, dont Green SURF, société de consultance en agriculture urbaine. Sa préoccupation est de créer un lien fort entre les mondes académique et industriel afin de mettre en place de nouvelles techniques urbaines économiquement, écologiquement et socialement abordables pour le secteur de l'agriculture.
Laurence Granchamp est sociologue, Maitre de conférences à l'Université de Strasbourg et chercheuse en délégation dans l'unité Ettis (Environnement, territoires en transition, infrastructures et sociétés) de l'INRAE-Nouvelle Aquitaine (France). Ses objets de recherche sont les initiatives citoyennes et dispositifs publics en agriculture urbaine, les trajectoires de reconversion d'urbains en agriculture, et les enjeux de démocratie alimentaire. Elle a notamment publié en 2021 "Militantismes et potagers" (avec S. Glatron, aux éditions du Septentrion) qui analysent comment les cultures alimentaires se trouvent investies de significations sociales multiples, entre résistance, contestation, recherche d'alternatives et institutionnalisation.
Pascale Scheromm est Docteur en Sciences Agronomiques et ingénieure de recherches à INRAE. Elle est membre de l’UMR Innovation et développement dans l'agriculture et l'alimentation. Elle mène des recherches en géographie sociale sur les espaces, acteurs et pratiques de l'agriculture urbaine et s'intéresse particulièrement aux relations homme /nature. Elle coordonne et participe à des projets de recherche action mettant en partenariat chercheurs, acteurs publics, citadins et agriculteurs.
Véronique Saint-Gès, Docteur en Sciences Économiques, INRAE, est membre de l’UMR SAD-APT (INRAE, AgroParis-Tech, Université Paris-Saclay) au sein de laquelle elle est responsable de l’Équipe Agricultures Urbaines, et Animatrice Scientifique de l’UMT « Durabilité des Fermes Urbaines Professionnelles (FUP)» . Elle mène des recherches concernant l’analyse des business model des FUP. Ses travaux faisant appel aux concepts de l’économie de l’innovation ont pour objectif de contribuer à la compréhension des stratégies de développement des FUP en matière de durabilité et d’innovations qu’elles soient technologiques low-tech et/ou high-tech, organisationnelles, sociales, ou de marketing. Ses recherches intègrent une approche holistique et systémique en étroite collaboration avec les FUP et l’ensemble des acteurs socio-économiques des territoires. Les résultats de ses travaux sont publiés tant dans des revues scientifiques que des ouvrages à destination des professionnels ou du grand public.
Joe Nasr travaille sur les systèmes alimentaires urbains (surtout l’agriculture urbaine) depuis 1991. Chercheur/enseignant associé à l’université Ryerson de Toronto, Dr. Nasr a enseigné dans une dizaine d’universités et reçu plusieurs bourses post-doctorales. Il a participé à plusieurs programmes de recherche et de formation, en organisant plusieurs. Joe est aussi co-fondateur et co-coordinateur de Toronto Urban Growers, le réseau d'agriculture de la ville, et ancien membre du Toronto Food Policy Council. Parmi ses livres sont : Urban and Peri-Urban Sourcebook : From Production to Food Systems (2021), Carrot City : Creating Places for Urban Agriculture (2011), Interfaces : Agricultures et villes à l’Est et au Sud de la Méditerranée (2004) et Urban Agriculture: Food, Jobs and Sustainable Cities (1996/2001). Joe co-dirige le Springer Urban Agriculture Book Series.
Diplômé à HEC liège en juin 2017 après avoir suivi un master en Intrapreneurship and Management of Innovation Projects, Nicolas acquiert une expérience entrepreneuriale au sein du venture lab, et réalise un backpaking & wwoffing en Amérique latine afin d’acquérir des connaissances sur l’agroécologie ainsi que sur les modes de vie plus soutenables. C’est en juin 2018 qu’il rejoint l’équipe du SCI et du CRAU, pour travailler sur les business modeling d’un projet européen permettant la collaboration entre le centre de recherches en agriculture urbaine de Gembloux et le SCI : GROOF. Un projet ambitieux visant la réduction des émissions de CO2 par le développement d’une filière de serres sur toit. www.groof.eu